Hello ! Surfeurs de tout poil...

De tout poil, de tout poil, attention à pas me bouffer non plus... Certains carnivores sont avides de batraciens...

Soyez les bienvenues, chaque premier vendredi du mois, je vous livre mes aventures (presque) sexuelles au travers des sites de rencontres que je parcours... Please to meet you !!! Crôak !



Le blog du Krapo dans les sites de rencontres

Le blog du Krapo dans les sites de rencontres

vendredi 18 janvier 2008

Chapitre 5 : Où Krapo se rend compte que les sites de rencontres peuvent blesser les âmes sensibles... Telle que Mamounette !

Puis, après le coup d’éclat Keemun, j’ai décidé de ne pas m’arrêter en si bon chemin et j’ai poursuivi ma relation écrite avec Tartiflette.

Ici, j’avais moins de soucis qu’avec Keemun puisque je n’avais pas besoin de puiser dans une culture trop saillante pour arriver à tenir le choc. Pas besoin d’aller sans cesse grappiller des informations sur Google, je pouvais répondre à chacun de ses mails sans recherches documentaires. Et, mon Dieu, c’était bien reposant…

Nos échanges se sont donc poursuivis en s’intensifiant. Tartiflette écrivait bien et sans être passionnante, arrivait à captiver mon attention durant plusieurs jours. Je commençais à façonner une image mentale parfaite de cette jeune fille… La midinette en moi construisait petit à petit sa prochaine idylle qui, je n’en doutais plus allait être la plus merveilleuse des histoires d’amour !

Un jour mon prince viendra… Je suis là Chérie !!!

Et ce sourire si craquant sur l’unique photographie de son profil me rendait dingue…

J’adorais cette photo et je lui avais dit que je souhaitais qu’elle m’en envoie d’autres afin de ne pas me laisser berner une fois de plus par le virtuel. Il s’agissait là d’une vraie guerre ! J’avais le sentiment d’être poursuivi par Pacman en permanence !

Tartiflette me fit un envoi de mail avec en pièces jointes, quatre photos et là, je crus un instant mourir… Aie ! pour le coup, elle est vraiment moche !

Je ne voulus pas être aussi salaud que me le demandait mon cerveau et je faisais partir en retour et par courtoisie, une photo de moi.

Je reçus dans la journée un mail de non-réception, l’adresse n’était pas valide. Tartiflette crut que je renonçais à poursuivre plus avant notre relation mailistique :

Je suis déçue, vraiment,

Je crois qu’il n’y a pas que le physique dans la vie !

Holà ! Tartiflette, c’est important quand même !

Comment n’as-tu pas même daigné me répondre !

Je crois que l’amitié existe aussi et a toute son importance.

Je croyais en toi et je m’aperçois que je me suis bien trompée.

Non, Tartiflette, n’exagère pas, tu ne me connais même pas !

Tu m’as dit des choses que j’ai prises pour argent comptant

Je suis bien conne, on ne m’y reprendra plus !

Décidément, cette pratique Internet rend schizophrène l’ensemble de ses adeptes. Il est temps de commencer de sérieuses recherches sur les symptômes provoqués par ce petit écran magique. C’est H.G. Wells qui s’est introduit dans la machine et qui contrôle des capteurs sur nos tronches. Ou bien encore est-ce Satan qui a été engagé par Meetland ?

J’ai relu ce dernier mail avec un petit pincement au cœur. J’aimais bien Tartiflette, mais ce n’était pas cette Tartiflette-là qui m’attirait, non ! C’était celle que j’avais imaginée et qui était à des années lumières de la veuve éplorée qui me couvrait de reproches. Quel âge avait cette fille ? Vingt-huit ou quatorze ans ?

Je venais de comprendre que le net agissait comme une régression positive sur ceux qui le pratiquaient. De la même façon que les trentenaires qui vont participer à une soirée Casimir en mangeant du bougli-bougla pensent ainsi retrouver les sensations de leurs dix ans. C’était une grande foire foraine dans laquelle les adultes trouvaient un terrain de jeu et de rêve pouvant, l’espace d’un instant, leur faire oublier leur quotidien solitaire et ils se prenaient au jeu sans la moindre retenue.

La réaction de Tartiflette m’arrangea, je n’eus pas à lui répondre. Puisque j’étais un salaud, autant agir tel qu’elle me voyait et ne pas la décevoir en lui faisant miroiter un quelconque espoir de rencontre dont je ne voulais pas. Adieu Tartiflette et bonne route !

Errare humanum est… ou quelque chose comme ça !

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